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Participations arméniennes à la vie palestinienne
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Entre l’épée et la rose…
par Edgar Davidian

 
  • "Mahmoud Darwiche, chantre de la Palestine et orfèvre des mots simples, est celui qui a su parler du pain que fait sa mère, de l’éternité des figuiers de barbarie, de la solitude des chevaux, de la gloire des feuilles d’olivier, de la chute des lunes argentées..."
  • « Inscris ! Je suis poète. Inscris ! Je suis arabe. » La terre entière a obéi à ces quelques mots tirés du poème Identité écrit en 1964 ! Et c’est solennellement inscrit que Mahmoud Darwiche, mort en ce 9 août d’un cœur malmené par des histoires d’amours tumultueuses et inextricables, entre une terre spoliée et une vie faite d’errance, de volutes de cigarettes, de stress et de combats durs, a aujourd’hui, plus que jamais, tous les égards d’un poète.

    Un grand et vénérable poète qui se range, en toute sagesse, dans l’Olympe d’un verbe universel où reposent Lorca, Yeats, Ritsos, Neruda, Evtouchenko, Maïakovski, Aragon et bien d’autres…

    Il avait un langage que grands et petits comprenaient. Mais Ehud Barak trouve « qu’Israël n’est pas encore prêt » pour l’intégrer aux programmes scolaires israéliens. Un langage où brillait une langue arabe renouvelée et enrichie de toutes les musicalités, de toutes les images, de toutes les sonorités.

    Sonorités du vent, du sable, du désert, d’une civilisation ancestrale, d’une ouverture d’esprit qui criait bien haut l’injustice et qui, sans se résigner et baisser les bras, attendait la paix…

    Mahmoud Darwiche, chantre de la Palestine et orfèvre des mots simples, est celui qui a su parler du pain que fait sa mère, de l’éternité des figuiers de barbarie, de la solitude des chevaux, de la gloire des feuilles d’olivier, de la chute des lunes argentées, de la voracité des bouches de canon, de la fragilité des oiseaux sans ailes, de la vérité à deux visages, de la neige noire, des épées encore dégoulinantes de sang, des poètes aux paroles de prophètes, de la nostalgie des terres perdues, de la rareté des roses entre les fils de barbelés, des enfances perquisitionnées, des nuages emprisonnés, de l’amour des femmes que la vie ravit, des murs qui veulent de l’herbe, des ombres qu’on attrape comme des pommes mûres, des morts qui ressuscitent, du sang qu’on vend comme de la soupe…

    Autant d’images saisissantes, de symboles, de mythes, d’allégories, de métaphores, que la poésie libre, rimée et rythmée, de Mahmoud Darwiche élabore en un art subtil, efficace et puissant. Un art qui puise sa source au quotidien et qui, par-delà un fécond imaginaire, construit tout ce que l’histoire détruit pour un présent qui ne commence pas et ne finit pas…

    Un désespoir générateur de création…

    Depuis ses huit ans, marqués par la destruction de son village natal al-Birwah, en Galilée, à côté de Saint-Jean-d’Acre, Mahmoud Darwiche, à l’étroit sur cette terre car « il vient d’un pays dépourvu de pays », aura à affronter l’exil, l’errance, la solitude.

    Après trente ans d’exil, de Moscou au Caire en passant par Beyrouth, Tunis et Paris, il s’installe à Ramallah. Entre-temps ses houleux combats et ses vifs engagements politiques sont notoires. Son goût des mots et sa légendaire élégance d’intellectuel aussi !

    « Celui qui m’a changé en exilé m’a changé en bombe… » Phrase terrible et lourde que la planète entière mesure dans sa gravité, qui sera gravée en lettres de feu sur le cœur du poète au désespoir pourtant générateur de création. Homme noble et courageux, il saura gérer, dans une saine acceptation, par le biais d’une écriture salvatrice et libératrice et de l’action politique, ses colères, ses révoltes, ses doutes, ses espoirs…

     Ma vie appartient aux mains qui me préparent mon café le matin »… « Nous les chasserons du pot de fleurs et de la corde à linge »… C’est avec ces vers, entre tendresse et naïveté d’enfant, tirés au hasard d’une production poétique intense, d’une déchirante transparence, que Mahmoud Darwiche s’est imposé comme la voix du monde arabe dans ses horizons embrasés et ses tourmentes.

    Plus de vingt recueils de poésie sont dans les devantures des librairies (sans compter les travaux de presse engagée pour la cause palestinienne), non seulement pour les lecteurs arabes, mais aussi pour tous les mordus du monde du Parnasse car ces œuvres sont traduites et diffusées aujourd’hui dans toutes les langues.

    Pour ce long cri de la justice et cet irrépressible désir de vivre, Mahmoud Darwiche a laissé une œuvre, certes défense et illustration d’une terre et en l’occurrence ici c’est la Palestine, mais jamais cette poésie, qui pourtant interpelle, n’est « tenue de fournir un programme politique au lecteur ».

    Couronné de prix…

    Selon les explications mêmes du poète, la dimension politique reste « discrète, implicite, non proclamée ». Couronné de prix (Lénine, Prince Claus, ordre du Mérite des arts et lettres), l’auteur de Murale et État de siège a toujours opté pour une écriture tablant sur des valeurs essentielles : qu’est-ce qui justifie l’amour, qu’est-ce qui légitime la guerre, qu’est-ce qui nourrit la poésie ? Interrogations vitales qui hantent tout homme moderne… Bien sûr il y a loin de la coupe aux lèvres et encore davantage de la plume au papier car ces interrogations sont comme cette énigme rimbaldienne que nul n’élude…

    Pour une dernière fois, un regard sur ces pages qui renferment plus d’un demi-siècle d’histoire violente : « Vous qui passez parmi les paroles passagères, vous fournissez l’épée, nous fournissons le sang, vous fournissez l’acier et le feu, nous fournissons la chair, vous fournissez un autre char, nous fournissons les pierres (…) mais le ciel et l’air sont les mêmes pour vous et pour nous, Alors prenez votre lot de sang et partez… »

    Au dernier soir sur cette terre (pour reprendre un des plus beaux titres de Mahmoud Darwiche), quand le deuil enveloppe le monde arabe et que le monde entier pleure un de ses enfants favoris, car un poète est toujours un voyant, un mage, un frère reflétant les angoisses et les espoirs des hommes, on reprend l’heureuse formule de Yannis Ritsos : « La poésie n’a jamais le dernier mot, le premier, toujours. »

    http://www.lorientlejour.com/page.aspx ?page=article&id=378866 (publié le lundi 11 août 2008
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Here is a painting I painted of Kan Zaman Restaurant Whose proprietor Ithink is Armenian by name of Alex Demirjian and who has a photo studioalso in Jabal El Webdeh close to my sister's former house in Amman. Those you see in the painting are a son  and two daughters of a next doorneighbour of ours in Kuwait they are Palestinians from Arikat Family. I have slightly changed their resemblance a little bit. this painting is paintedafter a photo their father gave me long time ago. they now live in Amman. The painting is painted in August 2001. I hope you will all like it.
Best regards to all Wlad El Tayfeh and Banat El Tayfeh. [Wlad El Tayfeh= Sons of the community andWlad El Hara=Sons of the street.]
With Best regards to all Apkar A. Hagopian. February 06 2006
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à compléter
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