Colloque sur le Génocide des Tutsis au Rwanda : Transmettre la Mémoire

Dimanche 18 avril 2010   - Lieu : 62, rue Marcadet, 75018 Paris

Pour prévenir l’oubli, et afin de chercher les moyens de maintenir allumée la flamme de la conscience universelle qui a tant manqué au XXème siècle au point de faire de celui-ci le siècle celui des génocides, nous vous invitons à venir partager avec nous une réflexion sur les différents modes de transmission de la mémoire

 

            En Europe, l’acte ou le devoir de mémoire évoque l’épisode douloureux de la Shoah qui a été perpétré au cœur de l’Europe par et contre des Européens. Or, l’énormité, la proximité géographique et historique du crime commis par les Nazi n’ont pas suffi à en transmettre la mémoire. Il a fallu renouveler les techniques classiques d’élaboration et de la diffusion de la connaissance historique et le concours de toutes les disciplines des sciences sociales et des divers modes de transmission : la littérature, la philosophie, l’histoire, le cinéma, l’école…

 

Bien qu’il ait été commis sur le continent noir, le génocide des Tutsi n’est pas étranger à l’Occident – comme le montrent les liens entre le Rwanda et la communauté internationale au moment des faits. Le recours aux techniques modernes dans sa mise en œuvre, notamment l’usage de la radio, montre à lui seul qu’on ne peut le réduire à un épisode exacerbé d’une guerre entre des ethnies barbares, comme c’est encore le cas trop souvent. Pour comprendre cet événement et en transmettre la mémoire, des outils modernes de la recherche et de la diffusion du savoir sont déjà à l’oeuvre. Par ce colloque, nous voulons comprendre les techniques les plus utilisées et les problèmes que pose leur application au génocide des Tutsi.

 

A l’ouverture, une invitée, Mme Linda Melvern : journaliste, écrivain, auteur de « People Betrayed », ouvrage dont la traduction en français paraît début avril

 

 

I)                    Les passerelles les plus usuels (10h15-11h)

.

1)   Comment se construisent les représentations : Mlle Ariane Matthieu, doctorante à l’Université de Concordia (Canada). A partir de l’expérience du Cambodge, elle travaille sur les problématiques de la reconstruction de la mémoire et de l’histoire en lien avec différentes formes de représentation.

 

2)   Cinéma documentaire : Arnaud Sauli – Historien de formation, il a travaillé sur les institutions de maintien de l’ordre dans l’empire colonial britannique. Cinéaste documentaire de profession, il termine actuellement un film documentaire sur l’écriture de l’histoire du génocide des Tutsi du Rwanda.,

 

3)   La pédagogie : Quand les jeunes explorent un territoire où leurs professeurs n’ont jamais mis les pieds : le point sur la recherche des étudiants -Mémoires et Thèses : Mlle Héloïse Leterrier – a soutenu en 2009 à l’Université de Caen/Basse Normandie, un mémoire de Master sur « La culture et l’éducation rwandaise en France : partage d’une mémoire et transformation des valeurs »

 

 

 

II)   L’apport des sciences humaines et sociales (11h30-12h30)

           

           

1)   Le témoignage des victimes et celui des assassins : entre justice, histoire et transmission : Catherine Coquio – Professeur de Littérature comparée- Aircrige, auteur de « Rwanda, le réel et les récits », et directrice de plusieurs collectifs dont « L’histoire trouée » et éditrice de « Demain ma vie » de Berthe Kayitesi

 

 

2)   Penser l’événement : Gérard Rabinovitch – Philosophe et sociologue- chercheur au CNRS, il a publié nombre d’articles et d’ouvrages sur l’événement énigmatique du nazisme. Parmi eux, « De la destructivité humaine – Fragments sur le Béhémoth »

 

 

3) Penser et agir : Denis Peschanski – historien, directeur de recherches au CNRS. Parmi ses nombreux travaux, on note la thèse d’Etat soutenue en 2000 sur les camps d’internement en France (1938-1946), d’où a été dernièrement tiré un film intitulé « La France des camps »

 

            III) Lieux de transcription et de transmission de la mémoire (14h30-15h30)

 

     

1)   Le récit, tradition et écriture : Mme Shcolastique Mukasonga – écrivain, déjà auteur de trois ouvrages, dont « Inyenzi ou cafards » et « L’Iguifou »

 

2)   Paroles et transmission, par Mme Hélène Piralian – Psychanalyste, philosophe et écrivain. Elle travaille à partir du génocide des Arméniens sur la structure génocidaire". Ecrivain, elle a publié plusieurs articles et ouvrages dont « Génocide, disparition, déni »

 

3)   Enseigner, transmettre et former : Christian Savary / Anthony Vérove – professeurs au Lycée Lebrun (Coutance), adultes encadrants la Junior Association Les Sentiers de la Mémoire, créée en 2004 ; organisateurs et animateurs des Semaines de la Mémoire et de voyages de Mémoire et d'Histoire en Europe de l'Est.

 

Avec le soutien des associations : Médecins du Monde, AIRCRIGE, CPCR, CRF, UEJF, SOS Racisme, Mémorial de la Shoah,  Centre Simon Wiesenthal, Etude sans frontières, CPCR, CCAF, Comité de défense de la cause arménienne, Le collectif Van, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Mémorial de la Shoah, Survie, Nor Seround, Urgence Darfour

à compléter