• Réalités islamistes et vacarnes islamophobes >>> mutismes sur les négationnismes et les (nouvelles) discriminations...

  • Cette 89ème commémoration du génocide arménien perpétré dans l'Empire ottoman en 1915 par le Gouvernement Jeune-Turc est particulièrement importante cette année : la candidature de la Turquie actuelle va être examinée en regard des critères d'entrée à l'Union européenne

  • Les Arméniens et originaires arméniens de France ne veulent pas de cette Turquie qui viole les droits de l'Homme et qui est un Etat négationniste : le négationnisme d'Etat ne peut qu'encourager la recherche d'impunité du terrorisme d'aujourd'hui. En effet, ce génocide impuni n'a-t-il pas fait dire à Hitler en 1939 : "Qui se souvient aujourd'hui de l'extermination des Arméniens?". Après le 11 Septembre, nous savons qu'héberger le terrorisme est contraire à la civilisation : héberger le négationnisme l'est également.

  • De plus, avec une telle tolérance fautive à vouloir accepter les affirmations de la Turquie se présentant comme "laïque" et utilisant l'alphabet latin, on détourne l'attention exclusivement sur l'époque ottomane. On glisse sur les responsabilités morales présentes de la Turquie laïciste à idéologie kémaliste. Cette attitude complaisante encourage les islamophobes à incriminer à tort l'islam en prétextant que l'Empire ottoman était le détenteur du Caliphat depuis plusieurs siècles.

  • Il est nécessaire de dénoncer l'occultation qui entoure encore ce crime imprescriptible et son déni. Dans le contexte mondial actuel, les détracteurs de l'islam ne manquent pas de présenter à l'occasion les exterminations préméditées à l'encontre des Arméniens comme étant le fait de l'intégrisme islamiste s'acharnant sur les dhimmis chrétiens. Alors qu'en réalité, il s'agissait d'un nettoyage ethnique programmé par le Gouvernement Jeune-Turc de l'époque : ce gouvernement avait été à l'école pangermaniste et prônait un pantouranisme racial. C'est pour cette raison que le Parlement européen de Strasbourg a vôté le 18 Juin 1987 la reconnaissance du génocide arménien et l'a présentée comme condition nécessaire à l'examen de la candidature turque à l'Union européenne.

  • Il est essentiel de dénoncer les non-dits officiels et les omissions médiatiques à l'égard de l'extermination du peuple arménien en 1915. Cette situation opaque et sourde de silences complices ne peut qu'inciter les islamophobes et les intégristes islamistes à vouloir mutiler un dialogue authentique avec les citoyens musulmans de France. Ce dialogue dont la nécessité est surtout motivée par la considération culturelle réciproque, est important pour la sérénité de la société civile. Nous sommes au diapason des aspirations de la vie sociale et humaine et faudra-t-il le rappeler, le dialogue islamo-chrétien est familier depuis le Haut Moyen Âge aux Eglises orientales dont fait partie notre Eglise apostolique arménienne.

  • Plus que jamais il est primordial aujourd'hui d'encourager les ouvertures et les échanges qui enrichissent mutuellement les différentes cultures de France et d'Europe. Cependant, le mutisme sur le négationnisme turc, comme si de rien n'était, construit une non-existence du génocide de 1915 : un crime contre l'Humanité dont la reconnaissance est pourtant inscrite dans la Loi française. Une loi de la Loi est mise ainsi en sourdine par la caisse de résonance politico-médiatique en écho aux marchands du Temple en relation commerciale avec la Turquie : une caisse de résonance au service des marchands de canons d'aujourd'hui qui sont les marchands d'esclaves d'hier. Une loi de la Loi étant anesthésiée, la Loi risque de se muter en fossil symbolique et l'Insconscient collectif français de s'en trouver affecté par carence.

  • Un deuil de génocide ne peut pas se faire tant qu'il y a déni. C'est ainsi que nous devons faire face à une situation inadmissible de deux-poids-deux-mesures qui cherche à écarter notre revendication légitime relevant du rétablissement de la Transmission humaine... Nous connaissions les dicriminations à l'encontre des origines sociales, raciales ou religieuses. Aujourd'hui, nous savons qu'il existe une nouvelle discrimination sévissant à l'égard de différentes mémoires d'hommes et de femmes : une discrimination à l'égard de la Mémoire...

  • Nil Agopoff, Paris le 19 Avril 2004
à compléter au fur et à mesure