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        Le grand-père 
          de Jean-Louis Costes était arménien, rescapé du 
          génocide. Le petit-fils n'en a pas gardé un bon souvenir, 
          c'est le moins qu'on puisse dire. Le cas de Costes est-il très 
          spécial ? En tout cas, il est hors du commun, un anarchiste du 
          verbe, de l'insulte, ayant été plusieurs fois poursuivi 
          en justice pour ses écrits. 
 
Des proches de lui ont construit un site 
          web intitulé "Le site de la mort qui tue", donnant 
          un aperçu de sa vie, de ses écrits, de ses courts-métrages 
          ou de ses chansons. Nous n'en avons pas fait un link direct à 
          la page d'accueil, car la dose en est super-forte, cela risque d'être 
          une over-dose pour beaucoup de nos internautes. Ce sont des provocations 
          pornos, scatos et très crades. Mais ces provocations (aussi dans le 
          social) sont beaucoup moins graves que les silences pudiques, les versions 
          parfumées (ou du genre "clean") sur la traite négrière, la torture durant 
          la guerre d'Algérie, les camps nazis, les goulags de Sibérie, la guerre 
          du Vietnam, etc, etc... 
 
Avec la merde mélangée au sperme, Costes 
          qui revendique son homosexualité, essaie de faire passer des 
          messages et de faire prendre conscience de certaines choses qui lui 
          semblent prioritaires ou qui sont importantes effectivement. Voilà pour 
          le registre des provocations et nous nous en tiendrons là : ce n'est 
          la vocation du CRDA d'en disserter. 
 
Au delà des péripéties 
          de l'Histoire, des différences culturelles, des clivages familiaux, 
          des personnalités caractérielles des individus et au delà 
          des injures, on peut voir au long du récit comment le petit-fils 
          s'en tient à sa souffrance personnelle et ne cherche pas à 
          comprendre celle de son grand-père. Stigmatisant la vie de sa 
          famille, ne pouvant pas prendre un recul suffisant, il manifeste une 
          incompréhension des conséquences destructurantes 
          du génocide de 1915 et de son déni au point de qualifier son grand-père 
          de "raciste anti-français". 
 
 Il serait intéressant de chercher 
          dans cet exemple peu commun le cheminement en filgrane (consciemment, 
          inconsciemment et pathologiquement) des conséquences mortifaires de 
          1915 : à travers les générations pour en arriver à cette 
          situation familiale très particulière. 
 
 
          Nil Agopoff_ |