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Déclarations du Pape
à Ratisbonne
le 12 septembre 2006
Foi, Raison et Université:  souvenirs et réflexions

Contreverses, réactions
et questionnement

Dossier (GRIC) : la conférence du Pape à Ratisbonne
- theologia.fr/ -

  • A/ Dialogues de l'Eglise catholique romaine avec l'islam
  • B/ Réactions dans les milieux religieux des pays musulmans
  • C/ Réactions dans les milieux chrétiens en Orient
  • D/ Réactions dans les milieux catholiques et chrétiens non-catholiques en Occident
  • E/ Partie du discours de Benoit XVI concernant l'islam
  • F/ L'Empereur byzantin Manuel II Paléologue et le Pr Théodore Khoury
  • G/ Déclarations du Vatican et rencontres du Pape avec des musulmans
  • H/ Réactions dans les milieux arméniens
  • I/ Quelques réflexions sur le vif

A/ Dialogues de l'Eglise catholique romaine avec l'islam
  • Le Vatican et l’Islam. Les diverses facettes d’une attitude complexe (GRIC Tunisie)
    ...Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté »(Déclaration sur l’Eglise et les religions non chrétiennes : Nostra aetate 3) [13]
    ...la conduite du nouveau Pape suit littéralement le Lumen Gentium de l’Eglise sous son aspect exclusivement catholique : la suprématie du dogme chrétien et la détention de la vérité éternelle du « Verbe incarné ».

    ...Dans « Le sel de la terre », Ratzinger a violemment dénoncé l’« islam conquérant ». Et dans Dominus Jesus, texte publié en 2000, le cardinal Josef Ratzinger affirmait que le chemin du salut ne passait que par l’Eglise catholique apostolique romaine, allant jusqu’à exclure les protestants.

    ...Mgr Michael Fitzgerald, ancien missionnaire des Pères blancs, grand connaisseur du monde musulman et responsable de l’islam dans le Conseil pour le dialogue interreligieux , fut déclassé au poste de nonce apostolique au Caire [17]
    ...Benoît XVI refusa donc de participer aux Journées d’Assise. Et, s’il adressa un message aux pèlerins, ce fut pour les inciter à ne pas prier en communion avec des représentants des autres religions » [18]. En outre, « ce n’est pas surprenant, explique Christian Terras [19] journaliste catholique bien connu), comme le reporte Dominique Dunglas : « Toute l’architecture mentale de Benoît XVI repose sur la certitude que seule l’Eglise de Rome est maîtresse de la vérité. Les autres religions ne sont que sur le chemin de la révélation. Dans le dialogue interreligieux, l’Eglise catholique s’avachit et perd son identité. Lorsqu’il était préfet de la Congrégation de la foi, le cardinal Ratzinger a condamné 148 théologiens au terme de procès inquisitoires. Beaucoup d’entre eux parce qu’ils pratiquaient le dialogue interreligieux. ».

    - encore beaucoup à lire

    11.XI.2006. Rencontre entre le Pape et un penseur musulman
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  • The Roman Curia : Pontifical Council for Inter-religious Dialogue

B/ Réactions dans les milieux religieux des pays musulmans

C/ Réactions dans les milieux chrétiens en Orient

D/ Réactions dans les milieux catholiques et chrétiens non-catholiques en Occident

E/ Partie du discours de Benoit XVI concernant l'islam

  • "...Tout cela me revint en mémoire récemment à la lecture de l'édition publiée par le professeur Theodore Khoury (Münster) d'une partie du dialogue que le docte empereur byzantin Manuel II Paléologue, peut-être au cours de ses quartiers d'hiver en 1391 à Ankara, entretint avec un Persan cultivé sur le christianisme et l'islam et sur la vérité de chacun d'eux. L'on présume que l'Empereur lui-même annota ce dialogue au cours du siège de Constantinople entre 1394 et 1402; ainsi s'explique le fait que ses raisonnements soient rapportés de manière beaucoup plus détaillées que ceux de son interlocuteur persan. Le dialogue porte sur toute l'étendue de la dimension des structures de la foi contenues dans la Bible et dans le Coran et s'arrête notamment sur l'image de Dieu et de l'homme, mais nécessairement aussi toujours à nouveau sur la relation entre — comme on le disait — les trois " Lois " ou trois " ordres de vie ": l'Ancien Testament — le Nouveau Testament — le Coran. Je n'entends pas parler à présent de cela dans cette leçon ; je voudrais seulement aborder un argument — assez marginal dans la structure de l'ensemble du dialogue — qui, dans le contexte du thème " foi et raison ", m'a fasciné et servira de point de départ à mes réflexions sur ce thème.

    Dans le septième entretien (dialexis — controverse) édité par le professeur Khoury, l'empereur aborde le thème du djihad, de la guerre sainte. Assurément l'empereur savait que dans la sourate 2, 256 on peut lire: " Nulle contrainte en religion ! ". C'est l'une des sourates de la période initiale, disent les spécialistes, lorsque Mahomet lui-même n'avait encore aucun pouvoir et était menacé. Mais naturellement l'empereur connaissait aussi les dispositions, développées par la suite et fixées dans le Coran, à propos de la guerre sainte. Sans s'arrêter sur les détails, tels que la différence de traitement entre ceux qui possèdent le " Livre " et les " incrédules ", l'empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne, s'adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant: " Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait ". L'empereur, après s'être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l'âme. " Dieu n'apprécie pas le sang — dit-il —, ne pas agir selon la raison , “sun logô”, est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme, non du corps. Celui, par conséquent, qui veut conduire quelqu'un à la foi a besoin de la capacité de bien parler et de raisonner correctement, et non de la violence et de la menace... Pour convaincre une âme raisonnable, il n'est pas besoin de disposer ni de son bras, ni d'instrument pour frapper ni de quelque autre moyen que ce soit avec lequel on pourrait menacer une personne de mort...".

    L'affirmation décisive dans cette argumentation contre la conversion au moyen de la violence est : ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. L'éditeur Théodore Khoury commente : pour l'empereur, un Byzantin qui a grandi dans la philosophie grecque, cette affirmation est évidente. Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n'est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable. Dans ce contexte, Khoury cite une œuvre du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui explique que Ibn Hazn va jusqu'à déclarer que Dieu ne serait pas même lié par sa propre parole et que rien ne l'obligerait à nous révéler la vérité. Si cela était sa volonté, l'homme devrait même pratiquer l'idolâtrie."
  • Un résumé de la conférence de Benoît XVI (GRIC) -
  • www.libertepolitique -
F/ L'Empereur byzantin Manuel II Paléologue et le Pr Theodore Khoury

G/ Déclarations du Vatican et rencontres du Pape avec des musulmans

H/ Réactions dans les milieux arméniens

I/ Quelques réflexions sur le vif (Forum du NAM) ou avec recul

  • Déconsidération de l'islam : stratégie d'altération en non-dit ?

  • le 21 septembre 06 - Propos de Benoit XVI > questionnement : inconscience ou incompétence ?
    Je reste encore interpellé par le choix du texte par Benoit XVI. Cela porte à questionnement :
    - ignorance thématique ?
    - incompétence dans le dialogue islamo-chrétien ?
    - inconscience ?
    - mauvais conseil ?
    ou bien
    - ignorance des réalités des pays musulmans ?
    - stratégie contre-athéiste ?
    - stratégie politico-internationale ?

    C'est assez énorme comme choix de texte.

    Benoit XVI a choisi comme je l'ai déjà dit il y a qq jours, une période historique la moins spirituelle de l'islam. C'est l'époque du déferlement des Ottomans, des Turcomans de Tamerlan et les Mamelouks d'origines circassiennes et turques régnaient en Syrie et en Egypte.

    Or il y a un grand nombre d'études sur la thématique du dialogue islamo-chrétien. Voici un petit échantillonage publié en 1966 de 9 pages bibliographiques :
    ../fr/breligion/islam/1dialogue_poc1966xvi174.htm

    Il y a aussi des études en arabe et en grec.

    D'autant plus que, à cause de l'athéisme galopant qui vide les églises et augmente le manque de vocations, l'islam pour la hiérarchie catholique est souvent donné en exemple de pratique de la foi.

    Le pape ne s'est pas excusé, car il y a le dogme romain de l'infaillibilité du pape : le pape ne se trompe pas. On va voir ce que vont dire les spécialistes non-catholiques du dialogue islamo-chrétien.


    Nil
  • le 17 septembre 06 à 09:20 - Une première remarque : Benoit XVI emploie le mot actuel "Ankara". A l'époque, c'était Angora et je ne sais pas le nom grec.

    La réflexion de l'empereur Manuel devait être très conditionnée par la fin très prochaine de Byzance suite aux assauts répétés des Ottomans.

    Nous connaissons les Ottomans et nous savons que leur islam est un islam
    . de conquête en formant les Janissaires,
    . d'une économie basée sur les razzias au front (je dois absolument trouver les références de Marx et de Engels à ce sujet)
    . et surtout de broyage ethnique d'un melting pot forcé avec l'impôt sur le sang, le "devchirmé" ottoman.

    Ce n'est pas l'islam de la conquête arabe qui avait pour moteur :
    - la propagation d'un nouveau souffle divin
    - qui avait déjà une base culturelle non-négligeable pré-islamique
    - et qui a donné la brillante civilisation que l'on connait.

    Depuis lors, il faut redire que cette brillante civilisation ne s'est pas remise de la destruction de Bagdad par les Mongols et qu'elle s'est sclérosée avec l'occupation ottomane. Je rappelle pour cela les conclusions des arabisants du Congrès a Koweit en 1974 :

    "De fait, la civilisation arabe commença à décliner à partir du moment où elle tomba sous la puissance des hordes mongoles et tartares, et où elle fut assujetie à la domination ottomane qui la figea et interrompit sa marche ascendante")
    ../fr/6histoire/par_pays/arabes_ottomans.htm

    Alors je ne sais pas si le professeur Théodore Khoury a bien spécifié cela. S'il l'a spécifié et que l'on a occulté de tels faits, alors c'est de l'eurocentrisme grave.

    On va voir ce que vont dire les chrétiens orientaux non catholiques.
  • le 16 septembre 06 - les exemples classiques de dialogues islamo-chrétiens se situent :
    - à l'époque Ommeyade
    - pendant certaines périodes des Abbassides
    - en Sicile
    - en Andalousie

    Au XIV siècle, les Ottomans s'étaient déjà confrontés à l'Empire byzantin et je crois que la Perse était un empire seldjoukide.
à compléter
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