Déclaration préliminaire de M. Gérard J. Libaridian

  • Je voudrais commencer par une remarque préliminaire.

    Ma femme qui vient d'une famille arménienne rescapée des massacres de Marache était opposée à ma participation à ce colloque. Non pas pour les raisons que d'autres, ici à Paris ont avancées mais parce qu'elle ne peut oublier ou pardonner la manière dont les troupes françaises ont abandonné Marache en 1921.

    En effet, cette nuit-là, les soldats français avaient enveloppé les sabots de leurs chevaux pour étouffer le bruit de leurs pas avant de quitter la ville à l'insu des Arméniens qu'ils abandonnaient ainsi à leur sort.

    Tout cela, après que la France ait encouragé ces mêmes Arméniens à revenir à Marache pour se battre contre les Turcs.

    Il est temps peut-être que la France comme les autres Grandes Puissances reconnaissent leurs propres responsabilités ainsi que celle du gouvernement Jeune-Turc dans cette tragédie que fut l'histoire des Arméniens de 1878 à 1923.