Sanguine de Dir Vahaken (Issy les Moulineaux)

Abou Lalla Mahari d'Avétik Issahakian
Traduction française par Jean Minassian
1
ère édition publiée à Paris en 1952, in-8, 34p. ill.
2ème édition :  Haïastan, Er
évan 1975 . Couronné par l’Académie Française
.


Bibliographie et num
érisation :
Collection Arm
énak Margarian (Gumri, Arménie)

Préface du traducteur Jean Minassian
(abrégée)

Avétik Issahakian est né en 1875 à Alexandrapol - l'actuelle Léninakan (Gumri). Ayant fait ses études primaires dan sa ville natale, il suivit les cours du lycée d'Etchmiadzine, après quoi se rendit à l'étranger où il étendit encore ses connaissances, notamment dans une université allemande.

Issahakian commença à écrire dès l'âge de douze ans. Son premier recueil "Vers et blessures", paru en 1898, le rendit tout de suite populaire ; la publication d'Abou-Lala Mahari, en 1909, consacra sa réputation.

On a, en outre, de lui un vaste roman, "Ousta-Garo", tables de mœurs populaires nationales.

Avétik Issahakian est l'un des poètes arméniens les plus remarquables, en même temps que les plus enclins à la mélancolie. La majeure partie de ses oeuvres porte la marque de la tristesse. Abou-Lala Mahari est particulièrement suggestif à cet égard. Il est, à juste titre, considéré comme la page capitale d'Issahakian.

Que, nonobstant les difficultés réelles qui s'y attachent, Abou-Lala Mahari ait été traduit en tant de langues étrangères est la meilleure preuve de sa haute valeur.

Les difficultés en question - si grande fussent-elles - ne m'ont ni rebuté ni effrayé.

Après mûre réflexion je me décidai à donner une version française du poème d'Issahakian.

A cette tâche ardue je me suis attelé dans une double intention : faire connaître au public français l'un des plus généreux, des plus authentiques poètes de l'Arménie et, du même coup, enrichir la collection de traductions françaises d’œuvres littéraires étrangères d'un morceau digne d'y figurer.

Bien entendu, je n'ai pas la prétention d'avoir rendu toutes les beautés de l’original. C'est là, me semble-t-il, chose irréalisable. J'ai, en tout cas, fait de mon mieux.

Ce n'est pas incidemment que j'ai employé le mot version. J'ai préféré à celui de traduction, en raison de l'impossibilité de trouver dans une autre langue - notamment en français – des termes correspondants de façon exacte à certaines expressions, à certaines tournures arméniennes dont foisonne le turbulent texte de notre auteur. En outre Issahakian a, par endroits, usé d’un langage d'une déconcertante fluidité. Sont également nombreuses des répétitions, des redites, admirables en arménien, agréables à l’ouïe orientale, qui reviennent comme les refrains d’un chant. L'effet serait cependant opposé dans une traduction française. Non seulement ces redites seraient fatigantes, mais paraîtraient fastidieuses.

Dans l'intérêt même de notre poète, j’ai donc jugé utile de faire la part du feu. Je m'y suis pris - cela va de soi - avec une extrême prudence, et sans crainte je puis affirmer n’avoir pas été traditore.

1952, Jean Minassian


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