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en préparation
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QUELLE SAISON DE LA TURQUIE EN FRANCE (Juillet 2009 - Mars 2010) ?
- Présentation - http://www.saisondelaturquie.fr/- Programme officiel (pdf) - Dossier de presse
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Lettre du 27 Février à Madame Huguette Meunier-Chuvin
suite à sa lettre du 13 Février 2010

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Lettre ouverte à Madame Huguette Meunier-Chuvin Chargée de mission auprès du Commissariat général de la Saison de la Turquie en France
http://www.culturesfrance.com/evenement/ev555_UHImZWFjdXRlO3NlbnRhdGlvbg==.html


Chère Madame, 

Je suis heureux pour vous que le Colloque des 12-13 février 2010 consacré à l'Orientalisme ait eu un vif succès.(*1) L'Orientalisme est en effet toujours intéressant et séduisant. Je n'y étais malheureusement, n'étant pas alors à Paris mais je n'ai pas manqué d'en faire part sur le web, comme je le fais pour les activités de la Saison de la Turquie, invitant les originaires arméniens à y aller et à y poser des questions importantes -les absents ayant toujours tort.
 
On ne peut pas parler d'Orientalisme, si on ne dit pas deux mots sur le Pr Edward Saïd. En effet, Edward Saïd s'est beaucoup intéressé à l'Orientalisme arabisant -mais peu à l'Orientalisme concernant l'Empire ottoman. Cependant, connaissant les manipulations de vocabulaire et tournures de phrase présentant l'Orient d'une façon peu honnête par Bernard Lewis (*2), Edward Saïd qualifiera de révisionnisme honteux les propos tenus par Bernard Lewis à l'encontre du Génocide des Arméniens en 1915.(*3)
 
Lors du Colloque sur l'Orientalisme concernant l'Empire ottoman, je remarque qu'il n'y avait pas une conférence sur la thématique très importante du "devchirmé" qui est une caractéristique unique de l'histoire turco-ottomane et qui la différencie des autres nations musulmanes. Les Occidentaux souvent réduisent encore aujourd'hui le devchirmé ottoman aux Janissaires par mémoire historique,(*4) mais aussi par ignorance -ou par myopie orientaliste encore traditionnelle.(*5). 
 
Le devchirmé en effet est l'impôt sur le sang qui a sévit sur les populations autochtones chrétiennes de l'Empire ottoman pendant trois siècles. Il y avait un quota de jeunes garçons et de jeunes filles qui devaient être turquifiés. Selon l'historien français du XIX° siècle, Théophile Lavallée, il y aurait eu 5 millions de personnes arrachées à leur foyer sur 3 siècles.(*6) La partie connue, celle militaire, est en effet celle des Janissaires. La partie peu connue, civile, laborieuse, silencieuse, fut  plus importante. Il y eut un processus d'alimentation démographique turco-ottoman par broyage ethnique des Slaves, des Grecs ou des Arméniens de l'Empire. Ainsi en temps de paix, les jeunes enfants et les jeunes filles étaient enlevés périodiquement de leur famille "au nom du Sultan" -pas très jeunes sinon ils mourraient en cours de route, pas très âgés, sinon ils restaient attachés à leurs origines. Ces novices à turquifier -coupé(e)s de leur famille- étaient éloignées de leur village d'origine et dispatchés dans tout l'Empire auprès des féodaux ottomans.(*7) C'est ainsi que l'on peut remarquer dans les miniatures ottomanes la mutation ethnique allant du type turcomane de l'Asie centrale au type turc actuel anatolien.(*8) 
 
Au delà de la terreur ou de l'abrutissement en prise sur les populations chrétiennes déjà en mutilation, il y a à chercher quels orientalistes se sont intéressés à travailler sur le devchirmé. Ont-ils été amenés aussi à un questionnement sur les conséquences d'un tel apport à la genèse du peuple turc  -déjà historiquement en héritage nomadique du Turkestan ? (*9)  Une telle mise en oeuvre ethno-religieuse n'a pas existé chez les Perses ou les Arabes - les islamisations en groupe de ces peuples, ayant eu lieu en effet en respectant la cellule familiale. Il s'agit ici chez les turco-ottomans d'un mécanisme anthropologique bien particulier.(*10) Ainsi pendant 3 siècles, il y a eu formations de générations de turquifié(e)s avant eu une enfance et adolescence en ruptures familiale, religieuse, culturelle, sociale et géographique : en ayant à surmonter les nouvelles conditions en dehors d'un tissu familial autochtone classique et en ayant par la suite à résorber plus ou moins bien cette rupture en tant qu'adulte turc.
 
A l'occasion de la Saison de la Turquie en France, y a-t-il eu des turcologues qui auraient exposé ce phénomène psychosociologique  turco-ottoman sur trois siècles ? A-t-on pu y faire appel aussi à des historiographes bulgares, macédoniens, grecs ou arméniens ? Cela nous amène à un questionnement concernant le fonctionnement du Commissariat général de la Saison de la Turquie en France et sa transparence.
 
En effet, quelles ont été les différentes attributions et responsabilités dans l'équipe de Cultures-France ? Dans votre équipe que vous dîtes avoir beaucoup travaillé, il y a des personnes qui sont certainement qualifiées et compétentes dans l'histoire, la culture et les problèmes sociaux en Turquie. Pour les personnes de nationalité turque avec l'article 301 du code pénal turc, craignant en plus pour leur carrière professionnelle, n'ont-elles pas eu en effet à édulcorer la réalité historique ? ...en particulier à propos des sujets concernant les peuples non turcs avant et après l'arrivée des Turcs en Arménie, au Kurdistan, en Anatolie et dans les Balkans ? De plus, au delà de l'aspect répressif du code pénal turc actuel, à quel point ces personnes qualifiées sont conscientes des mécanismes de l'Inconscient collectif turc et de sa Mémoire touchant à l'Identité nationale turque ? 
 
L'Identité nationale turque est un autre thème des plus délicats : une identité raciale exaltée par l'idéologie touraniste,(*11) criminalisée par le Génocide impuni de 1915 et emmurée dans un déni bétonné par plus de 80 ans de kémalisme. D'autant plus, cette idéologie kémaliste n'a-t-elle pas mis en place un laïcisme d'État qui a la main mise sur les affaires religieuses -bloquant ainsi les velléités de repentance religieuse dans les mosquées de Turquie (*12). Ensuite, la diplomatie d'Ankara ne cherche-t-elle pas habilement à flatter le désir de laïcité des citoyens français ? (*13)  L'appareil diplomatique turc riche en expérience plusieurs fois séculaires, experte en méthodes dilatoires, (*14) ne cherche-t-elle pas aussi à exploiter les blessures algériennes à cause de la Guerre d'Algérie et de ses crimes coloniaux ? ...et ceci malgré le mépris qu'a vécu l'émir Abdel Kader de la part des fonctionnaires turcs lors de son exil dans l'Empire ottoman ? (*15) 
 
Revenant à la Saison de la Turquie en France, en ce qui concerne les conférences sur les Kurdes au CERI et au forum de Boulogne, cela devait être intéressant, je n'y étais pas malheureusement. Par contre j'ai pu assister à la conférence du chercheur Kurde Hamit Bozarslan du 3 décembre 2009 sur "Une histoire de la Turquie moderne : de l’Empire ottoman à la République d’Atatürk" à Boulogne. Ce qui m'amène à poser la question : au cours de la Saison, le nombre des conférences sur les Kurdes et leur culture, est-il en proportion avec la population kurde en Turquie ? De combien de millions est la population kurde en Turquie ? L'Institut kurde de Paris pourrait nous le préciser et nous donner aussi son point de vue sur la Saison...(*16)
 
Concernant le débat entre Michel Marian et Ahmet Insel au Centre du Patrimoine arménien de Valence, c'est une bonne chose. Mais il aurait été beaucoup plus préférable et adéquat que le Commissariat général de la Saison l'eût fait dans un centre turc de France -comme pour des prochains débats que vous dîtes prévoir sur 1915. Les Arméniens savent ce qu'est un génocide et les conséquences ravageuses psycho-sociologiques de son déni sont analysées depuis plus de vingt ans grâce à de publications sérieuses.(*17) Peut-on dire que c'est le cas avec beaucoup de Turcs ?  Les associations turques de France ont-elles fait connaître des publications sur le Génocide de 1915 lors de cette saison ? Si oui, qu'en fut-il l'écho en France -et en Turquie ? Quoi qu'il en soit, cela n'a pas atteint malheureusement la communauté turque de la ville de Pont-à-Mousson où un jeune collégien d'origine turque a écrit dans un devoir scolaire que "les Arméniens avaient bien mérité ce Génocide". (*18)
 
En tout cas chère Madame, le numéro d'Avril 2009 du magazine "Histoire" que vous donnez en exemple est irrecevable. Ce numéro est d'un flou artistique, il utilise des méthodes sémantiques inacceptables de dilution, de minimisation, de parfumage, d'écran de fumée. Ce sont des méthodes relevant de la contrefaçon, que l'on retrouve chez des conférenciers turcs de la Saison (*19) -et que l'on peut disserter analytiquement.(*20)
 
Ainsi, le numéro spécial du magazine 'L'Histoire" sur le Génocide des Arméniens, a été étudié par l'éditeur en chef Ara Toranian du Magazine Nouvelles d'Arménie et par le Dr Claude Atamian point par point démasquant les stratégies sémantiques cherchant à biaiser et à vider le mot génocide de son sens.(*21)  Il serait bon que vous preniez connaissance de ces deux articles comme de mon dernier texte qui a été envoyé à Monsieur Olivier PY, directeur de l'Odéon. (*22)

Le Commissariat général de la Saison de la Turquie en France a en effet une responsabilité intellectuelle et éthique dans le choix de ses partenaires à présenter la Turquie aux citoyens de France -quelles que soient leurs origines. Que va devenir la Turquie -que l'on cherche à afficher comme "laïque" ? ...prisonnière de son négationnisme d'État ...avec une idéologie kémaliste laïciste ...et en occultant en non-dit un apartheid historiographique banalisé qui lui est consacré ?
 
Je vous prie d'agréer chère Madame, l'assurance de mes sentiments dévoués.
 
Nil Agopoff
- Membre du Bureau du CCAF, Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France http://www.ccaf.info
- Conseiller historique de l'ANACRA, Association nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de France  http://www.anciens-combattants-armeniens.org/
- de l'Union culturelle française des Arméniens de France, UCFAF fondée en 1949 http://ucfaf.com/pages/accueilpag.html
 
 
(*2) : parlant des publications de Bernard Lewis, Edward Saïd y note une "stratégie qui a l'air très raffinée", qui fait preuve "de condescendance et de mauvaise foi", "d'exposé méprisant"; "d'érudition sarcastique" et ceci "malgré l’air innocent de son savoir et de son langage bon ton".  L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, Editions du Seuil, 1980,  pp 343-346 & 384

(*3) : "disgraceful revisionism" quand j'ai rencontré Edward Saïd à la fin d'une de ses conférences au Collège de France vers 1996-97. Le turcologue Bernard Lewis, pour ses propos tenus dans le journal Le Monde du mardi 16 novembre 1993, sera condamné par la justice française le 21 juin 1995. Par la suite le Professeur Noam Chomsky qualifiera Bernard Lewis de "just a vulgar propangadist, not a scholar", video "Noam Chomsky speaking on the Middle East Crisis" 5mn:50 http://www.youtube.com/watch?v=oB1q2tdb-Gw

(*4) : les Janissaires provenaient surtout des enfants razziés dans les régions frontalières lors de mouvements militaires et grandissant les campements de l'armée ottomane. Étant le fer de lance de l'armée ottomane au front de guerre, leur souvenir est lié au péril ottoman jusqu'à Vienne en 1529 puis en 1683. Ce souvenir dans l'imaginaire occidentale qui appréhende encore, fait écran à la connaissance du "devchirmé" qui a lieu dans l'intérieur de l'Empire ottoman.

(*5) : cette myopie occidentale habituelle est rapportée dans l'oeuvre d'Edward Saïd en particulier pour ce qui concerne le conflit actuel du Proche-Orient. "It's been presented to the public as moving towards peace, whereas it's been a gigantic fraud.", au bas de la page 33 : "Culture and resistance: conversations with Edward W. Said"David Barsamian (USA),  http://books.google.fr/books?id=rVxWOkkkFMwC&lpg=PP1&dq=Barsamian%20edward%20said&pg=PA33#v=onepage&q=&f=false

(*6) : Théophile Lavallée, Histoire de l'Empire ottoman depuis les temps anciens jusqu' à nos jours, Paris, Garnier Frères, 1855. (voir la page 132), http://books.google.com/books?id=Z11-_UdO2AUC&dq=Th%C3%A9ophile%20Lavall%C3%A9e%2C%20Histoire%20de%20l%27Empire%20ottoman%20depuis%20les%20temps%20anciens%20jusqu%27%20%C3%A0%20nos%20jours%2C%20Paris%2C%20Garnier%20Fr%C3%A8res%2C%201855&pg=PA132#v=onepage&q=&f=false

(*7) : à ce sujet, voici quelques articles publiés par l'Académie des Sciences de l'Arménie sur cette période arméno-ottomane   http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/2armenologie/etudes3orientales_armenie.htm qu'il serait bon de faire connaître aux turcologues de France pour les faire publier en français. Contacter pour cela la Société des Etudes arméniennes : http://www.etudes-armeniennes.org/

(*8) : ainsi exploitant cet état de fait, l'appareil d'État kémaliste avait mis en place une propagande nationale présentant les Turcs d'aujourd'hui comme les descendants des Hittites -dans le cadre de ses multples falsifications historiques : http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/9genocide1915/a_falsificiations_historiques.htm

(*9) : ce processus ethno-anthropologique est présenté comme une promotion sociale et religieuse par l'historiographie officielle turque. Cependant il y a occultation des conséquences colatérales possibles en déstructuration et en aliéanation d'avoir été enlevé militairement à sa famille. Un tel processus pourrait avoisiner plusieurs autres dans l'Histoire :

- germanisation des villages autochtones slaves ou baltes par les Chevalliers teutoniques,
- métissage forcé des Indiens d'Amérique centrale et du Sud durant la conquête et la domination espagnoles -tout en rejettant le groupe indien d'origine resté intact,
- razzias alimentant la Traite négrière sans condition d'esclavage générationnelle,
- enfants d'Aborigènes australiens enlevés de force à leurs parents par le gouvernement australien : http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9rations_vol%C3%A9es
- envois d'enfants orphelins anglais en Australie par les autorités britanniques
: http://www.latribune.fr/depeches/associated-press/l-australie-presente-des-excuses-pour-le-drame-des-enfants-migrants-maltraites.html
- et faut-il le dire, il ne s'agit pas de conversion musulmane en masse comme pour les Albanais ou les Bosniaques -où il n'y a pas eu de délocalisations organisées des enfants et où les caractéristiques ethno-culturelles ont été conservées.

(*10) : A part l'historiographie orientaliste et turco-kémaliste, on ne peut pas occulter les historiographies bulgares, macédoniennes, grecques ou arméniennes qui ont une connaissance de voisinage et même de proximité :  http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/6histoire/a_d/16_devchirme_bibliographie.htm   

(*11) : http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/9genocide1915/a_touran.htm

(*12) : http://www.diyanet.gov.tr/english/default.asp  Il serait intéressant de voir s'il y a des religieux musulmans parmi les signataires de la pétition de demande de pardon sur le web.

(*13) : ainsi on peut remarquer la présence de l'Ambassadeur turc Uluç Özulkzer au Colloque Laïcité et intégration - Paris 31 Janvier 2004 - Institut d'Etudes Politiques http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr/9genocide1915/b_laicite_laicisme_sciencespo1.htm

(*14) :  citation du Père Félix Charmetant (1844-1921) dans ma lettre du 11 février : http://www.collectifvan.org/article.php?r=0&id=40362 

(*15) : [Abdel Kader] Il rendit visite aux Ministres turcs. Ils le reçurent avec des manifestations mal simulées de courtoisie et de respect. Seule la politique les rendait apparemment polies. L'indicernable arrogance et la suffisance des Turcs sont telles qu'ils méprisent tous ceux qui ne sont pas de leur race. Entièrement étrangers aux nobles sentiments, et ne daignant pas admettre la possibilité qu'il y ait, au monde, quoi que ce soit qui put présenter plus d'importance qu'eux-mêmes, ils considéraient les égards rendus à Abdel Kader (en dépit de ses glorieux combats pour leur foi commune) avec jalousie et même dérision. Sa renommée leur pesait. Un héros arabe, était dans leur esprit, une incongruité, une impertinence. La vie d'Abdel Kader,  Charles-Henry Churchill, Alger 1971 (p.300-301) http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/0ab/x6_14abdelkader1c3.htm 

(*16) : http://www.institutkurde.org/institut/  - http://fr.wikipedia.org/wiki/Kurdistan_turc 

(*17) : on peut dire que ces publications ont vraiment commencé avec le numéro spécial des Temps modernes, "Arménie-diaspora. Mémoire et modernité", Paris 1988

(*18) : http://www.ccaf.info/item.php?r=3&id=437 - http://www.armenews.com/article.php3?id_article=56361

(*19) : http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr_9informationcitoyenne/saisonturque/100analyseparfumage.htm -  Ainsi on peut remarquer le raffinement et la subtilité de Kénan Gürsoy à évacuer le Génocide, en faisant une comparaison réductrice avec l'expulsion des Turcs des Balkans : comme si l'expulsion des Allemands de Prusse orientale ou des Sudètes pouvait diminuer ou excuser la criminalité nazie des camps d'exterminations. (voir sa vidéo du 16 octobre 2009 : http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr_9informationcitoyenne/saisonturque/04activites_utls01.htm

(*20) : ...et non pas en parler systématiquement comme votre courrier semble vouloir présenter mon travail d'analyse et le débat citoyen lié à la Saison de la Turquie en France par votre lettre du 13 février  http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr_9informationcitoyenne/partenariatturquie/03_aibl2010b3.htm

(*21) : http://www.armenews.com/article.php3?id_article=50606 - http://www.armenews.com/article.php3?id_article=52134&var_recherche=rafa%EBl

(*22) : http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr_9informationcitoyenne/partenariatturquie/03_theatre00.htm

Lettre ouverte se trouvant sur web à l 'adresse :
http://www.globalarmenianheritage-adic.fr/fr_9informationcitoyenne/saisonturque/00lettresouvertes21010b27.htm

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